VĂ©rifiĂ© le 11 fĂ©vrier 2022 - Direction de l'information lĂ©gale et administrative Premier ministreLe bornage permet de fixer la limite exacte entre votre terrain et celui de votre voisin. L'opĂ©ration est rĂ©alisĂ©e grĂące Ă des repĂšres matĂ©riels appelĂ©s bornes piquets, pierres.... Le bornage est obligatoire uniquement sur votre demande ou celle de votre voisin. Dans ce cas, le bornage peut ĂȘtre convenu Ă l'amiable ou, en l'absence d'accord, fixĂ© par une dĂ©cision de bornage permet de fixer la limite exacte entre votre terrain et celui de votre est rĂ©alisĂ©e grĂące Ă des repĂšres matĂ©riels appelĂ©s bornes piquets, pierres....Le bornage permet de faire respecter les limites de propriĂ©tĂ©, notamment en cas de plantations ou de constructions piscine, abri de jardin, mur, ....Attention le bornage ne s'applique pas si votre terrain est voisin d'un terrain public. Dans ce cas, des procĂ©dures spĂ©cifiques s'appliquent notamment l'alignement individuel.Si personne n'en fait la demande, le bornage n'est pas contre, si vous en faites la demande ou si c'est une demande de votre voisin, alors le bornage devient faut obligatoirement commencer par un bornage Ă l'amiable avec votre est recommandĂ© de faire la demande Ă votre voisin par lettre recommandĂ©e avec avis de aux questions successives et les rĂ©ponses sâafficheront automatiquementEn cas d'accord avec voisinVous devez faire appel Ă un gĂ©omĂštre-expert pour qu'il fixe la ligne exacte sĂ©parant votre terrain et celui de votre gĂ©omĂštre-expert rĂ©dige un procĂšs-verbal de bornage et pose des procĂšs-verbal fixe dĂ©finitivement le contenu des parcelles et leurs voisin et vous-mĂȘme devez signer ce fois signĂ©, vous ne pouvez plus le contester. Vous ne pouvez pas non plus faire rĂ©aliser un nouveau bornage par un procĂšs-verbal peut ĂȘtre enregistrĂ© au service de publicitĂ© fonciĂšre du centre des impĂŽts, mais cela n'est pas obligatoire. Dans ce cas, c'est le notaire qui s'occupe de faire cet le procĂšs-verbal est enregistrĂ©, il permet de rendre le bornage opposable titleContent aux tiers notamment les futurs hĂ©ritiers ou acheteurs des terrains.En cas de dĂ©saccord ou refus de votre voisinEn cas de dĂ©saccord ou refus de votre voisin de rĂ©aliser le bornage, vous devez faire appel Ă un conciliateur de procĂ©dure est vous ne parvenez toujours pas Ă un accord malgrĂ© le recours Ă un conciliateur de justice vous pouvez obliger votre voisin Ă faire un bornage fixĂ© par un cela, vous devez faire un recours auprĂšs du tribunal du lieu de votre recours est possible Ă tout moment, sans aucun dĂ©lai de prescription tribunal nomme un gĂ©omĂštre-expert chargĂ© de fixer l'exacte ligne sĂ©parant votre terrain et celui de votre fois les limites fixĂ©es, le tribunal rĂ©dige un document est remis Ă votre voisin et Ă devez impĂ©rativement conserver ce frais de bornage amiable ou judiciaire sont partagĂ©s entre le propriĂ©taire du terrain voisin et montant de ses frais dĂ©pend notamment des tarifs pratiquĂ©s par le civil article 646RĂšgle gĂ©nĂ©raleCode civil articles 1372 Ă 1377Valeur dĂ©finitive du bornage amiable articles 1372 et 1373Code civil article 2262Absence de dĂ©lai pour agir en bornage judiciaireCode de l'organisation judiciaire article R221-12Juge compĂ©tentQuestions ? RĂ©ponses !Cette page vous a-t-elle Ă©tĂ© utile ?
Article43 du Code de procĂ©dure civile Le lieu oĂč demeure le dĂ©fendeur s'entend : - s'il s'agit d'une personne physique, du lieu oĂč celle-ci a son domicile ou, Ă dĂ©faut, sa rĂ©sidence ; - s'il s'agit1DĂšs les premiĂšres annĂ©es de lâIndĂ©pendance, lâAlgĂ©rie a consacrĂ© ses premiĂšres lois aux procĂ©dures judiciaires civiles, ainsi quâĂ lâorganisation juridictionnelle de ses instances judiciaires. Cela traduisait une volontĂ© rĂ©elle des pouvoirs publics du pays de mettre fin, dans ce domaine en particulier, Ă la continuitĂ© du droit de lâancienne puissance coloniale. CâĂ©tait une question de souverainetĂ© ; lâAlgĂ©rie indĂ©pendante, devait se prĂ©valoir dâune organisation judiciaire propre, qui rĂ©pondait aux impĂ©ratifs dâun Etat nouvellement constituĂ©, et qui concordait aussi avec son choix, de lâĂ©poque, pour lâidĂ©ologie socialiste. 1 Voir Ordonnance n° 66-154 du 6 juin 1966, portant Code de procĂ©dure civile abrogĂ©e par la loi n° 0 ... 2Cette nouvelle organisation judiciaire sâĂ©tait caractĂ©risĂ©e par lâabsence dâordre juridictionnel dâexception, car elle se voulait simple et gĂ©nĂ©rale, au vu des faibles moyens, humains et matĂ©riels qui sâoffraient Ă elle au lendemain de lâIndĂ©pendance. Dans cette perspective, les pouvoirs publics de lâĂ©poque, ont instituĂ©, en premiĂšre instance, les Tribunaux, qui sont, selon lâarticle premier de lâancien Code de procĂ©dure civile1, des juridictions de droit commun, ayant compĂ©tence pour connaĂźtre toutes les actions civiles, commerciales ou sociales, sous rĂ©serve de leurs compĂ©tences territoriales. Les jugements rendus en toutes matiĂšres par ces tribunaux en premier ressort pouvaient faire lâobjet dâappel par devant les Cours de Justice. Enfin, en matiĂšre de cassation, la Cour SuprĂȘme avait lâentiĂšre compĂ©tence pour statuer sur les pourvois en cassation formĂ©s contre les arrĂȘts et jugements rendus en dernier ressort par les cours et tribunaux de tous ordres. 3Il est aisĂ© de constater, que lâactuelle organisation juridictionnelle du pays, instituĂ©e par la loi n° 08-09 du 25 fĂ©vrier 2008 portant nouveau Code de procĂ©dure civile et administrative, ainsi que la loi organique n°05-11 du 17 juillet 2005 relative Ă lâorganisation judiciaire, ne prĂ©sente pas de grandes disparitĂ©s avec lâancienne organisation. NĂ©anmoins, il est Ă signaler que les pouvoirs publics ont opĂ©rĂ© un important changement sur lâordre juridictionnel de la pĂ©riode socialiste qui a sĂ©vi jusquâĂ la fin des annĂ©es quatre-vingts du siĂšcle dernier. En effet, durant cette pĂ©riode lâorganisation juridictionnelle ne reposait pas sur une stricte sĂ©paration entre la justice civile et administrative. La dualitĂ© de juridiction en AlgĂ©rie, ne fut concrĂ©tisĂ©e quâavec lâadoption de la Constitution de 1996 et la crĂ©ation en 1998 des tribunaux administratifs, le Conseil dâEtat et enfin le Tribunal des conflits. 4Au sein de cette organisation judiciaire civile, dite ordinaire du fait quâelle ne comporte pas de juridictions dâexception, il existe des instances propres Ă chaque contentieux, et Ă tous les niveaux de lâinstance. Ce sont les sections au niveau du tribunal, alors quâau niveau des Cours dâappel et de la Cour suprĂȘme, il y a des chambres. 2 Voir dans ce sens, M. Koriche, Droit du travail, les transformations du droit algĂ©rien du tra ... 5Le contentieux social nâest pas en reste, car toutes les juridictions judiciaires algĂ©riennes, et de tous temps, ont comportĂ© en leur sein, des instances spĂ©cialisĂ©es dans le contentieux social. Et au regard de ces derniĂšres, seul le premier degrĂ© de juridiction la section sociale du tribunal constitue un intĂ©rĂȘt pour la prĂ©sente Ă©tude, en raison, dâune part, de la composition singuliĂšre de la formation de jugement spĂ©cialisĂ©e dans le rĂšglement des litiges sociaux2, individuels et collectifs et, dâautre part, dans la diligence de ses procĂ©dures et de son instance, qui ont pour but de rendre la justice et ainsi faire rentrer les salariĂ©s dans leurs droits lĂ©gitimes dans les plus brefs dĂ©lais. Il est vrai que toute justice souffre forcĂ©ment de lenteur excessive dĂ» Ă lâaccroissement du contentieux et Ă la complexification de la procĂ©dure, ce qui reprĂ©sente pour les travailleurs un grief considĂ©rable. 6A cet effet, et dans la perspective dâapporter des remĂšdes Ă cette lenteur qui porte prĂ©judice aux justiciables les plus fragiles les salariĂ©s, lâAlgĂ©rie a pris le parti de vouloir transformer la justice sociale dâune juridiction de droit commun respectant scrupuleusement la forme du procĂšs civil, Ă une juridiction spĂ©ciale qui se rapproche dans la diligence de ses procĂ©dures et de son instance, aux juridictions du rĂ©fĂ©rĂ©, bien quâelle statue au fond, voire parfois mĂȘme de maniĂšre dĂ©finitive dĂšs le premier degrĂ© de lâinstance. 7Il convient donc de mettre en exergue cette tendance de la justice du travail en droit procĂ©durier algĂ©rien, qui tend Ă devenir un principe gĂ©nĂ©ral de droit. Cela sâeffectuera de deux maniĂšres diffĂ©rentes, la constatation, en premier lieu, de ce principe de diligence dans les instances qui statuent au fond I. Ensuite, en deuxiĂšme lieu, faire la lumiĂšre sur les nouvelles prĂ©rogatives du juge social en matiĂšre de rĂ©fĂ©rĂ© II. I - Le principe de diligence dans les juridictions sociales statuant au fond 3 Voir dans ce sens, M. Koriche, pp. 73-76 ; R. Ouadah, Conflits individuels et collec ... 4 Il est Ă remarquer, que cette Ă©numĂ©ration exhaustive des matiĂšres est imparfaite car ne pouvant cou ... 8La section sociale qui se trouve au sein des tribunaux de premier ressort, est composĂ©e selon le procĂ©dĂ© de lâĂ©chevinage dâun magistrat de carriĂšre assistĂ© par deux assesseurs travailleurs et de deux assesseurs employeurs de maniĂšre paritaire3. Elle a, selon lâarticle 500 du Code de procĂ©dure civile et administrative, compĂ©tence exclusive dans sept matiĂšres diffĂ©rentes relatives aux contentieux individuels et collectifs du travail ainsi que celui de la sĂ©curitĂ© sociale4. Câest ce qui fait dâailleurs son originalitĂ©. 5 Pour rappel, lâAlgĂ©rie dispose actuellement dâun nouveau Code de procĂ©dure civile instaurĂ© par la l ... 9Mais en dehors de cette compĂ©tence matĂ©rielle et cette composition collĂ©giale, la juridiction sociale du premier ressort reste assujettie, en rĂšgle gĂ©nĂ©rale, aux procĂ©dures du procĂšs civil, sâagissant de la saisine du tribunal ou du dĂ©roulement du procĂšs ou enfin de la prononciation du jugement et de son exĂ©cution. En effet, selon les termes de lâarticle 41 de la loi n° 90-04 du 06 novembre 1990 relative au rĂšglement des conflits individuels de travail sauf les cas ou la prĂ©sente loi en dispose autrement, sont applicables les dispositions de lâordonnance n°66-154 du 8 juin 1966 portant code de procĂ©dure civile »5. 10Alors mĂȘme que ces dispositions restent effectives, cela nâa pas empĂȘchĂ© les pouvoirs publics de doter la justice du travail de rĂšgles procĂ©duriĂšres particuliĂšres, ayant comme principale caractĂ©ristique la diligence ».En effet, le rĂšglement judiciaire du contentieux social ne pouvait se contenter de procĂ©dures de droit commun, de par leur lenteur et leur complexitĂ©, et cela dans un souci de prĂ©server les intĂ©rĂȘts sociaux professionnels des travailleurs. Cette exception Ă la rĂšgle procĂ©duriĂšre de droit commun a touchĂ© tout le processus du dĂ©roulement de lâaction judiciaire entreprise par-devant la section sociale du tribunal, de la saisine du tribunal compĂ©tent A jusquâĂ lâexĂ©cution de la dĂ©cision de justice B. A â La diligence des procĂ©dures dans la saisine du tribunal et le dĂ©roulement de lâinstance 6 Voir lâarticle 1 du C. P. C. A. stipulant que les dispositions du prĂ©sent code sâappliquent aux ... 7 Voir lâarticle 13 du C. P. C. A. 8 Voir lâarticle 14 du C. P. C. A. 9 Voir lâarticle 263 du C. P. C. A. 11Lâaction sociale, comme toute autre action de droit commun, reste assujettie aux procĂ©dures de saisine et dâinstance Ă©dictĂ©es par le Code de procĂ©dure civile et administrative algĂ©rien6. Il faut, entre-autre, que les parties jouissent dâune qualitĂ© et dâun intĂ©rĂȘt prĂ©vu par la loi7, et que le tribunal soit saisi par le dĂ©pĂŽt au greffe dâune requĂȘte Ă©crite, signĂ©e et datĂ©e du demandeur ou de son mandataire ou de son avocat en autant de copie quâil y a de parties8, ainsi que le dĂ©pĂŽt des conclusions des parties prenantes au procĂšs soit fait de maniĂšre contradictoire9. 12En plus des exigences procĂ©durales puisĂ©es du droit commun, la saisine de la section sociale du tribunal ainsi que le dĂ©roulement de son instance, sont rĂ©gis par des normes dâexception, cherchant, par tout moyen, lâattĂ©nuation de la durĂ©e du procĂšs. 1. Les procĂ©dures particuliĂšres concernant la saisine de la section sociale du tribunal 10 Cette procĂ©dure prĂ©alable de conciliation reste facultative lorsque le dĂ©fendeur rĂ©side en dehors d ... 11 Pour plus dâinformations sur la composition et les prĂ©rogatives des bureaux de conciliation dans le ... 13Il faut, tout dâabord, selon lâarticle 504 du Code de procĂ©dure civile et administrative algĂ©rien, porter lâaction par devant la section sociale du tribunal compĂ©tent, dans un dĂ©lai nâexcĂ©dant pas six 6 mois, Ă compter de la date du procĂšs-verbal de non-conciliation, sous peine de forclusion. En effet, le rĂšglement des conflits individuels du travail est obligatoirement soumis, avant toute saisine du tribunal, Ă une tentative de conciliation effectuĂ©e par les bureaux de conciliation10. Et si jamais, le diffĂ©rend entre les parties persiste, le bureau est contraint dâĂ©tablir un procĂšs-verbal de non-conciliation11. Dans ce cas, la partie ayant intĂ©rĂȘt, munie de ce procĂšs-verbal, peut saisir la section sociale du tribunal compĂ©tent. 14Mais devant ce que les pouvoirs publics considĂšrent comme Ă©tant des abus en matiĂšre de demande dâintroduction dâinstance, oĂč les parties en conflit, les travailleurs en gĂ©nĂ©ral, prĂ©fĂ©raient attendre quelque mois, voire des annĂ©es, avant de saisir le tribunal, recherchant ainsi un Ă©ventuel changement dâun juge ou dâun assesseur qui compose la section sociale du tribunal concernĂ©, ou bien encore la cessation de lâactivitĂ© lĂ©gale de lâemployeur pour pouvoir nĂ©gocier directement avec le liquidateur entant que personne Ă©trangĂšre Ă lâentreprise, il a Ă©tĂ© exigĂ© que lâaction de justice soit inscrite et enrĂŽlĂ©e par devant le greffe du tribunal dans un dĂ©lai de six mois Ă compter de la dĂ©livrance du procĂšs-verbal de non-conciliation, sous peine de forclusion. 15NĂ©anmoins, cette exigence reste inopĂ©rante, tant que la loi ne prĂ©voit pas un dĂ©lai de forclusion pour la saisine du bureau de conciliation. Car il est aisĂ© aux parties litigieuses de ne prĂ©senter, par devant le bureau de conciliation, leur litige du travail, quâaprĂšs un certain temps. 16Par ailleurs, lors de lâenregistrement de la requĂȘte dâintroduction dâinstance, le greffier se doit, en matiĂšre sociale, conformĂ©ment aux articles 505 du Code de procĂ©dure civile et administrative et 38 de la loi relative au rĂšglement des conflits individuels du travail, fixer la premiĂšre audience au plus tard dans les quinze 15 jours qui suivent la date dâintroduction de lâinstance. Cela est considĂ©rĂ© comme une rĂ©elle exception aux rĂšgles procĂ©duriĂšres de droit commun qui ne fixe aucun dĂ©lai particulier Ă la tenue de la premiĂšre audience. 17Câest dâautant plus vrai, que lâarticle 16 du Code de procĂ©dure civile et administrative, exige dâobserver au moins un dĂ©lai de vingt 20 jours entre la date de remise de la citation Ă comparaĂźtre et la date de la premiĂšre audience. Ce dĂ©lai est augmentĂ© de trois 3 mois, si la personne citĂ©e Ă comparaĂźtre rĂ©side Ă lâĂ©tranger. Par consĂ©quent, il est impossible, au vu du dĂ©lai trĂšs court de la tenue de la premiĂšre audience en matiĂšre sociale, de pouvoir faire bĂ©nĂ©ficier le dĂ©fendeur des dĂ©lais de comparution fixĂ©s par la loi. Il revient donc au juge de la section sociale et Ă ses assesseurs, dâestimer la suffisance du dĂ©lai accordĂ© au dĂ©fendeur pour pouvoir se prĂ©senter Ă la premiĂšre audience, sachant quâil ne peut prĂ©tendre Ă un dĂ©lai excĂ©dent les quinze 15 jours. 18Dans la pratique, ce dĂ©lai de quinze 15 jours nâest guĂšre respectĂ©, ni par les tribunaux qui fixent, en gĂ©nĂ©ral, la date de la premiĂšre audience au-delĂ des quinze 15 jours au vue du nombre Ă©levĂ© des affaires Ă traiter, ni par les huissiers de justice qui demandent toujours un dĂ©lai supplĂ©mentaire afin de pouvoir rĂ©aliser la citation Ă comparaĂźtre. Dans ce cas de figure, oĂč lâune des partie se trouve empĂȘchĂ©e de comparaĂźtre pour dĂ©faut de citation, le juge peut, conformĂ©ment Ă lâarticle 264 du Code de procĂ©dure civile et administrative, prolonger le dĂ©lai de citation en renvoyant lâaffaire Ă une prochaine audience. Ce problĂšme de respect des dĂ©lais fixĂ©s par la loi ne peut ĂȘtre rĂ©glĂ©, quâune fois que le lĂ©gislateur aura lĂ©gifĂ©rĂ© sur un dĂ©lai de citation propre Ă lâaction sociale, en concordance avec le dĂ©lai de la tenue de la premiĂšre audience. 2 - Les procĂ©dures particuliĂšres concernant le dĂ©roulement de lâinstance de la section sociale du tribunal 19Il sâagit lĂ dâĂ©courter autant que possible la durĂ©e des dĂ©bats entre les parties au procĂšs pour ne pas mettre Ă mal les droits sociaux professionnels des travailleurs. A cet effet, le juge, selon les articles 505 du Code de procĂ©dure civile et administrative et 38 de la loi relative au rĂšglement des conflits individuels du travail, est tenu de statuer dans les plus brefs dĂ©lais. Au sens de ces deux textes de loi, il est raisonnable de penser que le juge et ses assesseurs de la section sociale doivent se contenter de deux Ă trois audiences avant de clore les plaidoiries afin de dĂ©libĂ©rer. B â Les dĂ©cisions de justice Ă caractĂšre diligent propres Ă la section sociale 20A la lecture des textes de loi, on peut constater que le juge de la section sociale jouit dâun pouvoir dĂ©cisionnel exceptionnel. Effectivement, il a la facultĂ© de statuer en premier et dernier ressort par dĂ©cision dĂ©finitive ayant acquis lâautoritĂ© de la chose jugĂ©e, dans les cas prĂ©vus par la loi 1.Il lui est permis aussi, de rendre des dĂ©cisions Ă exĂ©cution provisoire, voire mĂȘme Ă exĂ©cution immĂ©diate 2. 1 - Les jugements de la section sociale rendus en premier et en dernier ressort 21Lâarticle 21 de la loi relative au rĂšglement des conflits individuels du travail donne compĂ©tence Ă la section sociale de statuer en premier et dernier ressort sur les matiĂšres suivantes Lorsque la demande porte au principal sur lâannulation de sanctions disciplinaires Ă©dictĂ©es par lâemployeur Ă lâencontre du demandeur travailleur, sans quâil ait Ă©tĂ© fait application des procĂ©dures disciplinaires lĂ©gales et/ou conventionnelles obligatoires ; Lorsquâil sâagit de la dĂ©livrance de certificat de travail, bulletins de paie ou dâautres documents lĂ©galement prĂ©vus, pour attester de lâactivitĂ© professionnelle du demandeur travailleur. 12 En droit algĂ©rien le licenciement abusif est un licenciement Ă caractĂšre disciplinaire qui nâest pa ... 13 Voir sur le licenciement irrĂ©gulier et abusif en AlgĂ©rie, M. Koriche, op. cit., p. 218. 22Il faut ajouter Ă ces deux prĂ©cĂ©dents cas, la sanction propre au licenciement abusif12, car survenant en violation des dispositions de lâarticle 73 de la loi n° 90-11 du 21 avril 1990, relative aux relations de travail, et prĂ©vue par lâarticle 73-4 alinĂ©a 2 de la mĂȘme loi. ConformĂ©ment aux dispositions de cet article 73-4, la section sociale statue, lĂ aussi, en premier et dernier ressort, en se prononçant soit sur la rĂ©intĂ©gration du travailleur dans lâentreprise avec maintien de ses avantages acquis, soit sur lâoctroi au travailleur dâune compensation pĂ©cuniaire qui ne peut ĂȘtre infĂ©rieure Ă six 6 mois de salaire, sans prĂ©judice des dommages et intĂ©rĂȘts Ă©ventuels13. 14 Ce jugement est rĂ©putĂ© dĂ©finitif et ne peut ĂȘtre frappĂ© dâappel. Cependant, il reste susceptible de ... 23Par consĂ©quent, si le licenciement disciplinaire est rĂ©putĂ© abusif ou irrĂ©gulier, ou lorsque le travailleur se trouve empĂȘchĂ© par le fait de son employeur, de prouver sa qualitĂ© professionnelle, la section sociale du tribunal compĂ©tent, statue en premier et dernier ressort14. Cela constitue une exception au principe de la double juridiction » consacrĂ©e par lâarticle 6 du Code de procĂ©dure civile et administrative. 15 Voir article 33 du C. P. C. A. 24En effet, les juridictions de droit commun du premier degrĂ©, y compris la section sociale, statuent, gĂ©nĂ©ralement, en premier ressort, par jugements susceptibles dâappel, Ă moins que le montant des demandes, prĂ©sentĂ©es par le demandeur, nâexcĂšde pas deux cent mille dinars algĂ©riens. Dans ce cas, le tribunal statue en premier et dernier ressort15. 2 - Les jugements ou les ordonnances de la section sociale Ă exĂ©cution provisoire ou immĂ©diate 16 J. Vincent, ProcĂ©dure civile, 19Ăšme Ă©d., PrĂ©cis Dalloz 1978, p. 739, n° 561. 25LâexĂ©cution provisoire est dĂ©finie par un auteur français comme Ă©tant un bĂ©nĂ©fice qui permet au gagnant dâexĂ©cuter un jugement dĂšs sa signification, malgrĂ© lâeffet suspensif du dĂ©lai des voies de recours ordinaire ou de leur exercice »16. Il sâagit donc dâun moyen rapide et exceptionnel, accordĂ© Ă la partie au procĂšs qui a eu gain de cause, afin de mettre en Ă©chec tout obstacle sâopposant Ă lâexĂ©cution de sa dĂ©cision de justice. 26En droit algĂ©rien, le juge et ses assesseurs formant la section sociale, jouissent de la facultĂ© de rendre des dĂ©cisions de justice Ă exĂ©cution provisoire dans des cas prĂ©cisĂ©s par la loi de maniĂšre limitative. Cette rĂšglementation des dĂ©cisions de justice Ă exĂ©cution provisoire ou immĂ©diate, recĂšle en son sein, des divergences et des contradictions qui sont de nature Ă rendre la mission du juge trĂšs ardue, voire parfois impossible. 27En effet, selon lâarticle 22 de la loi relative au rĂšglement des conflits individuels du travail, le juge et ses assesseurs formant la section sociale du tribunal compĂ©tent, sont dans lâobligation de rendre des dĂ©cisions de justice Ă exĂ©cution provisoire, dans les matiĂšres suivantes Lâapplication ou lâinterprĂ©tation dâune convention ou un accord collectif de travail ; Lâapplication ou lâinterprĂ©tation de tout accord conclu au titre de la procĂ©dure de conciliation devant le bureau de conciliation ; Le paiement des rĂ©munĂ©rations et indemnitĂ©s des six 6 derniers mois. 28Les deux premiers cas constituent un moyen offert Ă lâune des parties, travailleur ou employeur, ayant intĂ©rĂȘt pour faire valoir ses droits, de façon immĂ©diate, Ă travers lâinterprĂ©tation ou lâapplication, soit dâune convention ou dâun accord collectif de travail, soit dâun accord conclu au titre de la procĂ©dure de conciliation et figurant dans le procĂšs-verbal de conciliation Ă©manant du bureau de conciliation. Il est vrai que lâexĂ©cution provisoire pour ces deux cas, demeure nĂ©cessaire pour garantir la force obligatoire des conventions ou accords collectifs et des accords de conciliation. Cela Ă©viterait forcĂ©ment, la survenance Ă©ventuelle de litiges entre les parties signataires, ou pis encore, quâun litige aux consĂ©quences limitĂ©es, se dĂ©gĂ©nĂšrerait en un grand conflit collectif. 17 Voir article 22 de la loi n° 90-04 relative au rĂšglement des conflits individuels du travail. 29Concernant le troisiĂšme cas de jugement Ă exĂ©cution provisoire, en lâoccurrence le paiement des rĂ©munĂ©rations et indemnitĂ©s des six 6 derniers mois, le bĂ©nĂ©ficiaire rĂ©side forcĂ©ment en la personne du travailleur. A cet effet, le juge et ses assesseurs se doivent de statuer avec diligence, sur le bien-fondĂ© de la demande du travailleur, et ainsi rendre un jugement Ă exĂ©cution immĂ©diate nonobstant appel ou opposition, en raison du caractĂšre alimentaire du salaire. Par contre, pour les rĂ©munĂ©rations et indemnitĂ©s qui vont au-delĂ des six 6 derniers mois, leur exĂ©cution provisoire nâest pas obligatoire. Elle reste soumise Ă lâapprĂ©ciation du juge et des assesseurs formant la section sociale17. De plus la demande de crĂ©ance concernant les salaires se prescrit, conformĂ©ment Ă lâarticle 309 du Code civil, par cinq ans. Cela veut dire, que le travailleur ne peut entreprendre une action de justice pour rĂ©clamer des salaires non payĂ©s vieux de cinq ans et plus. 30On en dĂ©duit, que la section sociale formĂ©e par un juge professionnel et des assesseurs reprĂ©sentant les travailleurs et les employeurs, rend par jugement en premier ressort, de maniĂšre obligatoire ou facultative selon les cas prĂ©vus par la loi, des dĂ©cisions Ă exĂ©cution provisoire. Par consĂ©quent, la loi relative au rĂšglement des conflits individuels du travail dans son article 22, accorde ce pouvoir au juge et aux assesseurs formant la section sociale. Câest donc une compĂ©tence collĂ©giale qui sâexerce au moyen dâun jugement. 31NĂ©anmoins, et en ce qui concerne lâexĂ©cution du procĂšs-verbal de conciliation qui Ă©mane du bureau de conciliation, lâarticle 34 alinĂ©a 1er de la mĂȘme loi Ă©dicte quâ en cas dâinexĂ©cution de lâaccord de conciliation par lâune des parties dans les conditions et les dĂ©lais fixĂ©s Ă lâarticle 33 de la prĂ©sente loi, le prĂ©sident du tribunal, siĂ©geant en matiĂšre sociale, saisi dâune requĂȘte Ă exĂ©cution, ordonne Ă sa premiĂšre audience, le dĂ©fendeur rĂ©guliĂšrement convoquĂ©, lâexĂ©cution immĂ©diate du procĂšs-verbal de conciliation, sous astreinte journaliĂšre qui ne peut ĂȘtre infĂ©rieure Ă 25 % du salaire mensuel minimum garanti, tel que fixĂ© par la lĂ©gislation et la rĂšglementation en vigueur ». A la lecture de ce texte, on peut constater que la mĂȘme loi recĂšle en son sein deux dispositions contradictoires. 32En effet, lâarticle 34, suscitĂ©, donne compĂ©tence des dĂ©cisions de justice Ă exĂ©cution immĂ©diate et non pas provisoire, bien que cela soit la mĂȘme chose, concernant lâexĂ©cution du procĂšs-verbal de conciliation, Ă la seule personne du prĂ©sident du tribunal siĂ©geant en matiĂšre sociale la section sociale, sans ses assesseurs. Câest donc une compĂ©tence individuelle et non plus collĂ©giale comme prĂ©vu par lâarticle 22. Par ailleurs, la dĂ©cision Ă exĂ©cution immĂ©diate est exercĂ©e par ordonnance et non plus par jugement, chose rĂ©servĂ©e dâordinaire au juge du rĂ©fĂ©rĂ©. 33Cette contradiction est de nature Ă compliquer la tĂąche du juge qui se retrouve embarrassĂ©, ne sachant pas vers Ă quelle disposition se rĂ©fĂ©rer. Lui faudrait-il privilĂ©gier la rapiditĂ© et lâefficacitĂ© en optant pour les dispositions de lâarticle 34 qui lui offrent les prĂ©rogatives du juge du rĂ©fĂ©rĂ© et la possibilitĂ© dâordonner lâexĂ©cution immĂ©diate, sous astreinte, du procĂšs-verbal de conciliation dĂšs la premiĂšre audience, privant ainsi le dĂ©fendeur, bien quâil soit rĂ©guliĂšrement convoquĂ© citĂ© Ă comparaĂźtre, de faire valoir ses exceptions et dâĂȘtre entendu par le juge contradictoirement. Ou bien opterait-il pour les dispositions de lâarticle 22, en prenant plus de temps Ă dĂ©cider de lâexĂ©cution provisoire, aprĂšs quâil ait pu entendre les parties contradictoirement, et quâil ait dĂ©libĂ©rĂ© collĂ©gialement en prĂ©sence de ses assesseurs par jugement ? 34Pour mettre fin Ă cette divergence normative, le lĂ©gislateur est intervenu en 2008 Ă travers la promulgation du nouveau Code de procĂ©dure civile et administrative. En effet, il est stipulĂ© dans son article 508 que le prĂ©sident de la section sociale peut ĂȘtre saisi par requĂȘte aux fins dâexĂ©cution immĂ©diate, dans les deux cas suivants inexĂ©cution de lâaccord de conciliation par lâune des parties ; inexĂ©cution de tout ou partie dâun accord collectif de travail auquel sont parties des reprĂ©sentants de travailleurs et un ou plusieurs employeurs ». 35Aussi lâarticle 509 du Code de procĂ©dure civile et administrative, prĂ©voit que le prĂ©sident de la section sociale ordonne lâexĂ©cution immĂ©diate de la dĂ©cision, sous astreinte comminatoire, telle que prĂ©vue par la lĂ©gislation du travail. Lâordonnance est exĂ©cutoire de plein droit, nonobstant lâexercice de toutes voies de recours ». 36Il est Ă remarquer, que ces deux articles du Code de procĂ©dure civile et administrative, ne prĂ©voient lâexĂ©cution immĂ©diate que dans deux cas seulement. Le premier concerne lâinexĂ©cution dâun accord de conciliation Ă©manant du bureau de conciliation, oĂč le lĂ©gislateur du nouveau code, a repris la mĂȘme formulation de lâarticle 34 de la loi relative au rĂšglement des conflits individuels du travail, Ă lâexception de lâobligation faite au prĂ©sident de la section sociale, dâordonner dĂšs la premiĂšre audience lâexĂ©cution immĂ©diate du procĂšs-verbal de conciliation. Quant au deuxiĂšme cas, il porte sur lâinexĂ©cution dâun accord collectif de travail prĂ©vu par lâarticle 35 de la mĂȘme loi, sâagissant de lâexĂ©cution sous astreinte seulement. Cela veut dire que le juge de la section sociale se trouve, lĂ aussi, investi des prĂ©rogatives du juge du rĂ©fĂ©rĂ©. 37Par consĂ©quent, il est aisĂ© de constater que le nouveau Code de procĂ©dure civile et administrative adoptĂ© en 2008 a privilĂ©giĂ© les dispositions des articles 34 et 35 de la loi de 1990 relative au rĂšglement des conflits individuels du travail, en accordant au juge de la section sociale les prĂ©rogatives du rĂ©fĂ©rĂ©. Il a aussi abrogĂ© implicitement et partiellement les deux premiers cas prĂ©vu par lâarticle 22 de cette mĂȘme loi, Ă savoir, lâinexĂ©cution du procĂšs-verbal de conciliation relative au rĂšglement des conflits individuels du travail et de lâaccord collectif de travail. Lâabrogation implicite a pour fondement lâalinĂ©a 3 de lâarticle 2 du Code civil, du fait que le nouveau texte rĂšglemente diffĂ©remment une matiĂšre auparavant rĂ©gie par lâancien texte. 38Mais en dĂ©pit de son abrogation partielle et implicite, lâarticle 22 de la loi relative au rĂšglement des conflits individuels du travail, conserve la majoritĂ© de ses dispositions, en lâoccurrence, son troisiĂšme cas, dans sa totalitĂ©, relative au non payement des six derniers mois de salaire et des indemnitĂ©s professionnelles. Quant aux deux premiers cas, rĂšglementĂ©s de nouveau par le Code de procĂ©dure civile et administrative, ils continuent dâĂȘtre rĂ©gis par lâarticle 22 de cette mĂȘme loi pour tout ce qui est relatif Ă lâinterprĂ©tation des procĂšs-verbaux de conciliation et des conventions et accords collectifs de travail. 39Enfin, eu Ă©gard Ă la formulation maladroite de lâarticle 508 du Code de procĂ©dure civile et administrative, qui restreint ses dispositions au seul accord collectif de travail auquel sont parties des reprĂ©sentants de travailleurs et un ou plusieurs employeurs, il est permis de dire que les conventions collectives de travail, qui constituent selon lâarticle 114 de loi relative aux relations de travail, un accord Ă©crit sur lâensemble des conditions dâemploi et de travail pour une ou plusieurs catĂ©gories professionnelles, restent assujetties aux dispositions de lâarticle 22 de la loi relative aux rĂšglements des conflits individuels du travail, du fait de ne pas avoir Ă©tĂ© abrogĂ©es implicitement par lâarticle 508 du Code de procĂ©dure civile et administrative. II â Le principe de diligence dans les juridictions du rĂ©fĂ©rĂ© 40En cas de situation urgente ou pour des difficultĂ©s dâexĂ©cution ayant trait aux relations collectives ou individuelles du travail, les parties en conflit ont le droit de saisir le juge du rĂ©fĂ©rĂ© afin dâordonner les mesures adĂ©quates et nĂ©cessaires pour y remĂ©dier de maniĂšre diligente. Ces prĂ©rogatives du juge du rĂ©fĂ©rĂ© sont en droit social algĂ©rien allouĂ©es dâune part, au prĂ©sident du tribunal qui jouit de ces attributions de maniĂšre exclusive A. Dâautre part, et de maniĂšre exceptionnelle, au juge de la section sociale du tribunal compĂ©tent B. A - Les attributions du prĂ©sident du tribunal du rĂ©fĂ©rĂ© dans le contentieux social 18 M. Koriche, p. 78. 41Comme le fait remarquer un auteur algĂ©rien, il nâexiste pas un juge du rĂ©fĂ©rĂ© propre au contentieux social18. Et en cas dâurgence ou de difficultĂ© dâexĂ©cution les parties peuvent saisir le prĂ©sident de la section des rĂ©fĂ©rĂ©s qui a une compĂ©tence gĂ©nĂ©rale dans ce domaine. Pour cela, il faudra aux parties en conflit, les travailleurs et les employeurs, se conformer aux dispositions du Code de procĂ©dure civile et administrative dans son chapitre rĂ©servĂ© au rĂ©fĂ©rĂ© et aux ordonnances de rĂ©fĂ©rĂ©. Effectivement, lâaction en rĂ©fĂ©rĂ© est assujettie Ă deux sortes de condition, des conditions procĂ©durales 1 et des conditions de fond 2. 1 - Les conditions procĂ©durales de lâaction en rĂ©fĂ©rĂ© 42Selon lâarticle 299 du Code de procĂ©dure civile et administrative, dans tous les cas dâurgence, ou lorsquâil sâagit de dĂ©cider dâune mesure de sĂ©questre ou de toute mesure conservatoire, lâaffaire est portĂ©e par devant la section des rĂ©fĂ©rĂ©s au sein du tribunal du lieu de lâincident ou de la mesure sollicitĂ©e, au moyen dâune requĂȘte Ă©crite dâintroduction dâinstance remise par le demandeur ayant intĂ©rĂȘt et qualitĂ©, au greffe du tribunal qui se charge de lâenregistrer et de fixer la date de la premiĂšre audience, dans les plus brefs dĂ©lais, vu lâurgence. 19 Voir article 301 C. P. C. A. 20 Voir article 302 C. P. C. A. 43Aussi, les dĂ©lais de citation peuvent ĂȘtre rĂ©duits au maximum Ă vingt-quatre heures ; mais en cas dâextrĂȘme urgence la citation peut avoir lieu dâheure Ă heure, Ă condition quâelle soit signifiĂ©e en personne au dĂ©fendeur ou Ă son reprĂ©sentant lĂ©gal ou ce cas il est permis de prĂ©senter la requĂȘte directement, et en dehors des heures de travail et les jours fĂ©riĂ©s, au magistrat chargĂ© des rĂ©fĂ©rĂ©s au siĂšge de la juridiction, avant inscription sur le registre tenu au greffe20. 2 - Les conditions de fond de lâaction en rĂ©fĂ©rĂ© 21 Voir article 310 C. P. C. A. et s.. 22 Voir article 303 C. P. C. A. 44Lâaction en rĂ©fĂ©rĂ© constitue une procĂ©dure exceptionnelle instituĂ©e dans les cas dâurgences ou de mesure de sĂ©questre ou de toute mesure conservatoire. Elle requiĂšre une procĂ©dure contradictoire, contrairement aux ordonnances sur requĂȘte21. Par principe, et conformĂ©ment Ă lâarticle 303 de Code de procĂ©dure civile et administrative, lâordonnance de rĂ©fĂ©rĂ© ne prĂ©judicie pas au principal, elle est prĂ©vue, plutĂŽt, pour permettre au demandeur de parer au plus pressĂ© en faisant prendre, par une voie rapide, des mesures immĂ©diatement exĂ©cutoires, mais de caractĂšre provisoire, nonobstant les voies de recours22. B - Les attributions du prĂ©sident de la section sociale en matiĂšre de rĂ©fĂ©rĂ© 45La section sociale est une juridiction de fond, elle statue au principal afin de mettre fin au litige Ă caractĂšre social. A cet effet, dans le cas oĂč le litige ne constitue pas une contestation sĂ©rieuse au fond, son rĂšglement est soumis exclusivement Ă la section des rĂ©fĂ©rĂ©s qui siĂšge dans le mĂȘme tribunal compĂ©tent. Exceptionnellement, le prĂ©sident de la section sociale du tribunal du premier ressort ainsi que le prĂ©sident de la chambre sociale se trouvant au niveau de la Cour dâappel, se voient attribuer les prĂ©rogatives du juge des rĂ©fĂ©rĂ©s, mais seulement dans un domaine trĂšs restreint. 46Effectivement, et selon les articles 506 et 507 du Code de procĂ©dure civile et administrative, le prĂ©sident de la section sociale peut ordonner, par ordonnance susceptible dâappel, toutes mesures provisoires ou conservatoires, pour faire cesser tout acte de nature Ă entraver la libertĂ© de travail. Câest dans ce seul domaine, oĂč il est permis au juge de la section sociale de se prĂ©valoir des attributions du juge des rĂ©fĂ©rĂ©s. 47A la lumiĂšre des articles 34, 35 et 36 de la loi n° 90-02 du 06 fĂ©vrier 1990, relative Ă la prĂ©vention et au rĂšglement des conflits collectifs de travail et Ă lâexercice du droit de grĂšve, lâentrave Ă la libertĂ© du travail se rĂ©alise par des actes de nature Ă empĂȘcher, par menaces, manĆuvres frauduleuses, violence ou voies de fait, un travailleur, un employeur ou ses reprĂ©sentants, dâaccĂ©der Ă leur lieu habituel de travail, de reprendre ou de poursuivre lâexercice de leur activitĂ© professionnelle. Dans ces cas prĂ©cis, le demandeur peut saisir directement la section sociale du tribunal compĂ©tent, afin de lui permettre de parer au plus pressĂ©, en faisant prendre par ordonnance susceptible dâappel, des mesures provisoires ou conservatoires Ă caractĂšre exĂ©cutoire. 48Si jamais lâoccupation des locaux professionnels, par des travailleurs grĂ©vistes, avait pour but dâentraver la libertĂ© du travail telle que prĂ©vue par lâarticle 34 de la loi relative Ă la prĂ©vention et au rĂšglement des conflits collectifs de travail et Ă lâexercice du droit de grĂšve, le prĂ©sident de la section sociale, peut ordonner lâĂ©vacuation des locaux, conformĂ©ment Ă lâarticle 35 de la mĂȘme loi, sur demande de lâemployeur. 49En dĂ©pit de ces attributions exceptionnelles allouĂ©es au prĂ©sident de la section sociale, il aurait mieux fallu les Ă©largir, au point de permettre Ă cette juridiction du fond de statuer en la forme du rĂ©fĂ©rĂ©, dans tous les cas dâurgence ou pour dĂ©cider de toutes les mesures conservatoires ou de sĂ©questre en relation avec les conflits individuels ou collectifs du travail. Cela aboutirait forcĂ©ment Ă priver le juge du rĂ©fĂ©rĂ© le prĂ©sident du tribunal de ses prĂ©rogatives Ă chaque fois que le litige est Ă caractĂšre social. En revanche, le prĂ©sident de la section sociale, Ă©tant un magistrat professionnel et jouissant dâune expĂ©rience indĂ©niable dans le rĂšglement des conflits sociaux, aurait dans ce type de litige une compĂ©tence exclusive. 50En conclusion, il est avĂ©rĂ© que le rĂšglement particulier des procĂ©dures propres au procĂšs social, Ă©dictĂ© par la lĂ©gislation procĂ©durale algĂ©rienne, tel que dĂ©montrĂ©e plus haut, demeure en totale concordance avec lâordre public social qui a pour but la dĂ©fense des intĂ©rĂȘts des travailleurs, partie la plus vulnĂ©rable dans la relation de travail. En effet, il rĂ©sulte de tout conflit social, individuel ou collectif, que le travailleur se retrouve, en gĂ©nĂ©ral, en situation dâextrĂȘme prĂ©caritĂ©, particuliĂšrement quand il y a perte dâemploi. Il Ă©tait, par consĂ©quent, impĂ©ratif pour le lĂ©gislateur algĂ©rien, de prĂ©voir une procĂ©dure judiciaire particuliĂšre, qui protĂšge, par sa diligence, les intĂ©rĂȘts des travailleurs. 51NĂ©anmoins, cette rĂšglementation particuliĂšre nâest pas exempte de tout dĂ©faut, du fait quâelle est limitĂ©e et restreinte, car ne concernant quâune infime partie des procĂ©dures qui rĂ©gissent le procĂšs social. Ce dernier reste effectivement, gouvernĂ©, dans sa grande majoritĂ©, parle droit commun de la procĂ©dure civile, qui est inadaptĂ© Ă ce cas de figure. A cet effet, il serait prĂ©fĂ©rable pour lĂ©gislateur algĂ©rien quâil aille vers une gĂ©nĂ©ralisation totale de ses procĂ©dures particuliĂšres, qui se fondent essentiellement sur le principe de diligence, en les Ă©largissant Ă tout le processus du dĂ©roulement de lâaction sociale, depuis la saisine de la juridiction compĂ©tente jusquâĂ lâexĂ©cution de la dĂ©cision de justice. 52Par ailleurs, il est aussi regrettable de voir un rĂ©el dĂ©calage entre ce qui est prĂ©vu dans les textes de loi en matiĂšre de procĂ©dures diligentes, et son application par les personnes concernĂ©es. En effet, et en dĂ©pit de toutes les dispositions normatives cherchant Ă affirmer le principe de diligence dans la procĂ©dure du procĂšs social, les sections sociales des tribunaux se contentent gĂ©nĂ©ralement dâappliquer les procĂ©dures judiciaires civiles communes Ă tout procĂšs, quelle que soit sa nature, malgrĂ© leur lenteur, privant ainsi le justiciable le travailleur en particulier, des avantages et exceptions que lui confĂšre la loi en matiĂšre sociale.
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